L'involution du poète Abad Boumsong à la Comédie Dalayac, c'était le 8 mars
La scène est simple, un micro, un siège, une table avec des livres (de poèmes ?). Le public s'installe. Les gens ne cessent d'affluer prenant de court le personnel de l'accueil. La jauge de la Comédie Dalayrac est modeste et une quarantaine de spectateurs se serrent les uns les autres pour assister à la dernière d'Entretien avec un poète du poète Abad Boumsong. Du beau monde côté public : le chanteur-écrivain Bertrand Ferrier, la chanteuse-comédienne Cécile Goguely, le chanteur Jann Halexander, la mannequin albinos Adina Ntantkeu. Le spectacle devait démarrer à 19h30, avec l'affluence des spectateurs, il démarre à 19h50, pour une heure d'embarquement dans le monde d'A.Boumsong. La poésie ne remplit pas les salles, c'est ce qu'on dit. Pas pour Abad Boumsong qui vient avec son propre répertoire, sur des musiques pré-enregistrées, de Beethoven à Haendel. Ce fan (il le dit lui-même) de Victor Hugo ne fait pas de slam mais de la poésie classique, la plus classique possible, ce qui dérange sans doute et le rend inclassable. Une poésie tournée vers le public qui entre en interaction via un procédé que nous nous garderons bien de préciser ici. Car après tout il est fort probable qu'il y aura de nouvelles dates. Le poète est touchant, il nous emporte avec sa voix chaleureuse, apaisante et sait, malgré les cafouillages techniques, nous emmener dans son monde, un monde il appelle non pas à l'évolution, mais l'involution (l'évolution intérieure) et la nécessité de faire les choses par amour et non appât du gain etc. Ses poèmes commencent à se faire une place dans l'esprit de beaucoup de gens, on pensera au sublime 'Demiurge'.